• Auteur : Fun Sun
  • Date : 11 juillet 2004 (31 juillet 2004)

Les trois petits pouvoirs

Les nouvelles pratiques permises par Internet, comme le téléchargement ou la diffusion et la multiplication rapide des oeuvres, ont radicalement modifié les règles économiques en vigueur. Certains (les tenants du logiciel libre) ont su s’y adapter, d’autres essayent encore d’appliquer les antiques méthodes du marché au nouveau monde qui s’ouvre devant eux. C’est en substance le message des deux textes présentés dans cet article, l’un écrit par Rafi Haladjian, le second par G. Vercken.
Ou pourquoi le logiciel libre peut apparaître comme une alternative économique viable.

« 173. Penser pouvoir toujours imaginer pouvoir considérer autrement. Penser vouloir le pouvoir. Penser croire devoir le vouloir. Penser vouloir croire le devoir, etc. »

Emmanuel Fournier, Croire devoir penser

Note : Ce texte est un point de vue choisi donc tout ce qui est écrit est dépendant de ce point de vue mais aussi de l’histoire de l’auteur et de ses multiples rencontres au cours de sa vie. Les partis-prix sont donc dépendants de tout cela et, en conséquence, influencent la manière dont ce texte est écrit.

Présentation

L’idée de départ de cet article est de présenter le livre de Rafi Haladjian, Devenez beau, riche et intelligent avec Powerpoint, Excel, Word, ainsi qu’un article de G. Vercken paru en 1995, Internet, le repaire de brigands. Pourquoi mettre ces deux textes dans un même article alors qu’ils pourraient faire l’objet d’un article chacun ?

Le but est de montrer que les enjeux concernant Internet ressortent, à plus ou moins grande échelle, de la question du pouvoir. Question inévitable en quelque sorte. Quelle est la marge de pouvoir laissé aux acteurs du Web ? Voilà certainement une question moins simple qu’il n’y paraît.

Le livre de Haladjian explique bien où se situe cette marge par rapport à un phénomène actuel : la nouvelle économie et son pendant la bulle Internet. L’article de G. Vercken montre exactement l’inverse en expliquant comment il faut restreindre une trop grande marge qui laisse, aux internautes, plus de pouvoir qu’il n’en faut. En gros ces deux textes nous montrent deux visages différents de l’économie, une économie de marché basé sur la propriété et la nouvelle économie basée sur l’accès à un contenu.

Différences entre économie de marché et nouvelle économie

« Le marché se caractérise par la rencontre d’un vendeur et d’un acheteur. Ils négocient en vue de l’échange d’un bien ou d’un service. Le vendeur gagne de l’argent en fonction de la marge réalisée sur la transaction, multipliée par le volume d’échange. Dans l’économie des réseaux, en revanche, on ne trouve ni vendeurs ni acheteurs, mais des fournisseurs et des utilisateurs, des serveurs et des clients. La propriété, certes, existe toujours, mais elle reste entre les mains du producteur. Les clients y ont accès par « segments de temps », selon différentes modalités : adhésion, abonnement, location ou licence d’utilisation. On ne paie pas pour le transfert de propriété d’un bien dans l’espace, mais pour le flux d’expérience auquel on a accès dans le temps.

La librairie en ligne Amazon.com, par exemple, est un marché, tandis que le système d’échanges de fichiers musicaux Napster tente de devenir un réseau. Amazon utilise de nouvelles technologies, mais reste inscrit dans les anciennes règles du commerce. Chez Napster, on ne paie pas pour le CD mais - si ce modèle se met effectivement en place - pour un abonnement donnant accès à un flux de musique durant trente jours. Dans le temps nécessaire pour enregistrer et livrer un seul client d’Amazon, Napster peut télécharger son service chez des millions de personnes à la fois. »

Jeremy Rifkin, Quand les marchés s’effacent devant les réseaux, Le monde diplomatique, juillet 2001.

La notion d’accès est fondamentale pour J. Rifkin qui voit là le paradigme de la nouvelle économie alors que celui de l’économie de marché est la propriété. Voici la base sur laquelle il faut partir pour mieux comprendre le livre de R. Haladjian, qui a été l’un des premiers fournisseur d’accès en France.

La nouvelle économie vue et défendue par Rafi Haladjian

Dans son livre l’auteur nous rappelle que les enjeux de la dite « nouvelle économie » étaient déjà joués parce que tout le monde présentait ses projets avec les outils Microsoft PowerPoint (résumé d’un projet par diapositives), Excel (étude économique du projet sans oublier que l’on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres), Word (le texte complet du projet, plus ou moins lu).

Nous pensions naïvement que PowerPoint, Excel, Word, les trois logiciels qui composent la suite Office de Microsoft, n’étaient que de fidèles outils chargés de traduire notre activité. Lorsque vous n’avez pas le choix de votre outil, qui utilise qui ? Petit à petit, c’est notre activité qui est devenue le miroir de Microsoft Office.

Bien que ce point ne soit pas défendu dans la suite de l’ouvrage, il reste certainement un des plus importants. Dès lors que les enjeux étaient déjà mis en place par Microsoft, tout le mythe de la nouvelle économie reposait sur cette illusion, universelle, d’acquérir une richesse très rapidement à condition de laisser le pouvoir à ceux qui le possédaient déjà. Autrement dit, les grands groupes industriels s’assuraient la base de l’économie de marché et laissaient la porte ouverte à l’expérimentation de l’économie de réseau et des offres d’accès à un contenu aux autres.

L’auteur pousse sa critique un peu plus loin. Le fait que les deux économies ne se soient pas adaptées l’une à l’autre repose sur deux conceptions opposées du monde. La première, l’ancienne, s’instaure avec un monde prédictible, parfaitement maîtrisable. La seconde, la nouvelle économie, s’instaure à partir d’un monde chaotique, non prédictible.

En fin de compte était-il vraiment possible de porter un projet neuf qui s’appuyait sur l’idée que le monde n’était pas quelque chose de parfaitement prédictible ? Dès lors, présenter un tel projet avec des outils nés de l’ancienne économie qui se basent tous sur un modèle connu et stable, n’était-ce pas une gageure ?

En conséquence, est-ce que les outils de la suite Microsoft Office étaient véritablement adaptés à la nouvelle économie ? Le noeud gordien se situe ici selon l’auteur : présenter un projet neuf avec des outils, certes fiables, mais inadaptés au monde actuel. Il serait possible de traduire cela ainsi pour mieux saisir l’ironie développée dans le livre : comment vendre du « contenu » alors que la suite Office est déjà un contenu !? N’est-ce pas dans cette auto-référence que se niche l’échec de la plupart des projets liés à la nouvelle économie ?

L’économie prend l’idée là où elle est

La défaite de la nouvelle économie, la bulle Internet, est liée au caractère caricatural du culte de la richesse. Ce fut et c’est encore une richesse sans pouvoir. En outre, elle marque aussi un déplacement de la notion de marché vers la notion de contenu. Or il s’est vite posé la question de la propriété du contenu.

C’est sur cette rencontre, pour le moins incongrue, entre deux formes de l’économie que bon nombres de projets échouèrent. L’effervescence de la nouvelle économie s’occupa essentiellement de faire payer un accès à un contenu ; ce qui est en totale contradiction avec l’idée du Web qui, justement, offre un accès gratuit à ces contenus.

Le livre n’est jamais que le support du concept qu’il contient (roman, histoire, essai) tandis qu’un site Internet, par exemple, doit être le support des phrases vendues qui constitueront son concept donc son contenu économique.

C’est comme si vous achetiez à l’éditeur un livre vierge (le concept, l’idée) et, par la suite, vous étiez obligés de contacter un auteur pour qu’il vous vende les phrases qui forment le livre accompagné de la preuve d’achat du concept ! Le danger d’une telle prouesse n’est plus à dire puisque de nombreux lobbies tentent d’imposer la brevetabilité des idées et des concepts [1]

Le logiciel libre vient prendre le contre pied de cette attitude en gardant bien en vue la répartition des deux modèles : le modèle de l’idée (le concept, le programme) soit le marché et le modèle économique (a- ce qui est libre n’est pas forcément gratuit, b- si ce n’est pas sur le produit qu’est possible la rentabilité ce sera sur ce qui l’accompagne, le support, la formation, etc.) soit l’accès au contenu.

La grande force du libre est de transformer l’ensemble des concurrents en collaborateurs directs puisqu’il n’y a plus de propriété donc d’idée ou de concept à défendre coûte que coûte. Cette idée n’est ni acquise ni donnée de fait ; il y a quelques années de cela, en 1995, la question de contrôler le flux des données échangées sur Internet devenait fondamentale.

Internet, le repaire de Brigands (le marché)

Tel est le titre d’un article de Gille Vercken paru en 1995 dans un journal consacré aux arts graphiques. L’année 1995 est pour le moins charnière dans le domaine de l’informatique. Micorosoft atteint le succès, autrement dit le marché de l’ordinateur familial, le fameux grand public, est définitivement cloisonné par l’entreprise. Internet sort des réseaux universitaires pour toucher un marché en pleine expansion et déjà une question apparaît : comment éviter la libre circulation des oeuvres ?

L’articulation de l’argumentation est simple : « Ce faisant, dans une ambiance adolescente et déconnectée de toute responsabilité sociale, se sont constitués de véritables catalogues d’oeuvres mises à la disposition du public, à l’insu des auteurs, des producteurs ou des éditeurs de ces oeuvres. ».

Avec une telle charge la seule solution ne pouvait être que celle-ci : « Concrètement, pour contrôler, il faut être informé de ce qui est diffusé. Le principe le plus couramment admis aujourd’hui pour maîtriser cette information consiste en un système d’identification des oeuvres. Celles-ci seraient tatouées, à chacune d’elles serait attribué un numéro d’identification, selon une classification internationale acceptée par tous. »

Bref ce marquage se profilera jusqu’aux ordinateurs individuels qui devront posséder les clefs adéquats, ce n’est pas sans rappeler des choses comme TCPA/palladium de Microsoft [2]. L’ironie veut que Microsoft, à l’époque, se soit fermement opposé à un tel processus de marquage. Quelques lignes plus bas, l’auteur se demande si ce n’est pas là une stratégie pour ensuite proposer sa propre méthode de chiffrement. Ainsi le marché se ferme sur lui-même.

Les réseaux ne sont pas nés avec Internet (l’accès au contenu)

Les réseaux de communications et de pouvoirs se sont constitués depuis longtemps au fil des siècles à travers ce qui a été appelé politiquement la grande et la petite bourgeoisie. Le terme de bourgeois étant le masque du désir que revêt l’économie. Tout le monde connaît les origines sociales d’Internet et de l’ordinateur, elles sont nées dans les entrailles de la propagation du principe cybernétique (information, action, réaction) servant de fond au modèle politique, militaire et scientifique post-moderne basé sur la communication élaboré à l’issue de la seconde guerre mondiale et préparé avant cette guerre.

La deuxième moitié du vingtième siècle développa à son extrême le modèle de la communication y trouvant même une nouvelle définition du sujet qui, de clos sur lui-même, passe à ouvert sur le monde. En termes plus clairs, radio, téléphone, télévision, ordinateur. L’être humain vit, désormais, dans un réseau de relations qui étend symboliquement son emprise sur le monde et le monde, en retour, lui offre un meilleur accès aux contenus culturels, sociaux, politiques, économiques, etc.

Mais la richesse est l’épouvantail que les réseaux agitent

La nouvelle économie a tenté de briguer le pouvoir en utilisant la richesse à la fois comme moyen et comme épouvantail. Jusqu’ici rien de nouveau ; sa seule nouveauté réelle a été sa capitulation devant toute idée de pouvoir puisqu’il était déjà mis en place. Le jeu de la cruauté aura été même jusqu’aux applaudissements des « grands patrons » vantant cette nouvelle énergie, à condition, bien entendu, de laisser le pouvoir là où il est (rachats des entreprises de la nouvelle économie par des sociétés de marché comme celle de Monsieur Haladjian rachetée par un opérateur anglais).

La fonction caricaturale qui s’est ajoutée a été mise en place par le système médiatique des jeux (gagner de l’argent sans ne rien faire si ce n’est tenter sa chance). Ce qui a laissé croire à beaucoup, et c’est là le rêve caché de tout le monde : devenir riche afin d’acquérir un semblant de pouvoir, et toucher du bout des doigts mais encore plus du rêve ce nouvel eldorado.

C’est pour cela que la mode s’évertue à montrer un modèle de personnes riches fantoches qui ne pensent qu’à s’amuser et à presque tout se permettre grâce à l’argent. Pendant ce temps là, expression consacrée, ceux qui détiennent le pouvoir agissent tranquillement sans être inquiétés un seul instant.

La gifle du pouvoir

Comme une gifle est souvent affligeante, surtout lorsqu’elle vient du vieux que l’on essayait de détrôner -fort maladroitement il faut en convenir ; le second souffle d’Internet et de sa communauté se retrouve dans une valorisation contraire et absolue : la liberté à travers le logiciel libre.

Si le pouvoir ne peut m’être acquis alors je le détourne de sa réalité et le redistribue. Cette attitude infantile peut laisser pantois mais elle est bien réelle. Le pouvoir est disséminé dans le réseau où chacun en détient une partie, une somme infime qui se rencontre et se forme non plus dans le seul but d’acquérir une richesse mais de faire acquérir à un objet centralisateur (un programme, un tutoriel, une oeuvre d’art) un pouvoir différé.

C’est, en quelque sorte, comprendre, par contre coup, le fonctionnement et les enjeux du pouvoir. Longue et lente gestation, et certains s’annoncent déjà comme les prophètes d’un nouveau modèle de vie (le travail collaboratif) alors qu’il n’est que la compréhension tardive des réseaux mondiaux qui se sont constitués autour du pouvoir (le politique, l’industriel, l’économique, le renseignement et l’action militaire) et maintenus par des réseaux de personnes alliées, sur plusieurs niveaux, et transcendant n’importe quel clivage politique, à ces différentes interconnexions entre le politique et l’économique, l’économique et le renseignement dont les filiations sont la science, les médias, la culture, l’agriculture, le médical et le mercenariat par exemple.

En ce qui concerne le libre, nous avons [3] connaissance de deux des plus importants clivages, incarnés par les noms de Richard Stallman et Linus Torvalds. Ils représentent deux étapes importantes de la ré-appropriation du pouvoir. Le premier circonscrivant le domaine de la propriété dans un sens proudhonien (la propriété, c’est le vol) tout en détournant le sens de la fonction symbolique qu’incarne un objet de loi (la licence publique générale GNU ou GPL) : c’est la loi qui protège toute tentative d’appropriation propriétaire.

Le second déplace le pouvoir de l’idée vers un objet centralisateur grâce au libre accès à son programme : ici un système d’exploitation où chacun est invité à participer selon ses propres capacités. L’ensemble des concurrents (plusieurs ensembles de personnes exploitant une même idée) devient un ensemble de collaborateurs réunis autour d’un même projet. Ce travail collaboratif est mû par l’idée qu’il sert et servira la communauté. Les collaborateurs d’un projet libre acceptent, temporairement, l’abandon du goût personnel au profit du projet. Même si l’égoïsme n’est jamais très loin, puisqu’à l’opposé du projet libre est né le journal personnel, mieux connu sous le nom de blog. Ce qui disparaît d’un côté réapparaît de l’autre.

Conclusion provisoire

Le débat est loin d’être terminé. Le pouvoir de l’économie de marché est un pouvoir de propriété et d’accumulation. Le pouvoir de la nouvelle économie est un pouvoir d’accessibilité à un contenu. Le pouvoir exprimé pour la licence libre GPL est une tentative de contenir les deux tout en les séparant (propriété et accès). Si la propriété retourne à l’ensemble de la communauté, c’est parce qu’elle a un accès direct au contenu et du fait de cet accès la notion de production de copies devient absurde.

Mais il ne faut pas croire que les réseaux d’influences et de pouvoirs vont se désintéresser de cela ; au contraire, ils s’en approchent de plus en plus parfois avec contradiction comme en France. D’un côté spip-agora, logiciel libre, produit officiel du gouvernement et de l’autre la LEN (loi de confiance dans l’économie numérique) [4] produit tout aussi officiel du gouvernement. Avec ces deux exemples, il est possible de saisir ce qui est de l’ordre d’une politique à long terme et ce qui appartient à une politique à court terme dans le cadre d’un mandat. A chacun de se forger sa propre opinion sur le sujet.

Internet est l’enfant obéissant de la cybernétique, qu’on le veuille ou non. Si le rêve de la cybernétique a fait croire à une meilleure communication par le biais du développement de réseaux (ce qui a séduit bon nombre d’illuminés), les textes de Rafi Haladjian et de Gilles Vercken nous ramène là où il faut, à la juste raison : Internet est un enjeu différent de la même question du pouvoir. Cependant il y a une nuance symboliquement forte avec un projet libre : le pouvoir est dépendant de la communauté qui le soutient à travers un projet centralisateur non plus d’une économie de marché ou de réseau à travers un projet propriétaire.

On en viendrait presque à rêver que ce nouveau pouvoir retourne au politique ou fasse comprendre à celles et ceux qui se désintéressent d’une telle question quels peuvent être les enjeux lorsqu’une communauté d’individus libres décide du projet politique qu’elle souhaite soutenir pour la société constituée par cette communauté. A bon entendeur...

[1] Pour appronfondir le sujet de la brevetabilité des idées et des concepts, voir les articles de la rubrique Brevets et licences. NdE.

[2] Pour en savoir plus sur le TCPA et le système Palladium de Microsoft, lire la FAQ TCPA/palladium de Ross Anderson. NdE.

[3] J’entends par nous, ceux et celles qui s’intéressent à la question.

[4] Voir l’article sur Framasoft : LEN : la liberté, le crime qui contient tous les crimes. NdE.

Commentaires

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> Vendre du temps de cervau humain disponible , le 12 juillet 2004 par Nuageuses lumières (3 rép.)

Telle est la déclaration d’un des dirigeants de tf1. Comme quoi cet article est bien loin de la réalité puisqu’on est déjà à vendre du temps de cerveau humain disponible pour les annonceurs publicitaires !

Un concept édifiant ! A faire frémir mais tout aussi réel, ici l’accès au contenu est l’accès au cerveau humain que l’on rend disponible grâce aux émissions de divertissement.

Qui a dit que la télévision, c’est encore un objet culturel. Donc suivons la logique jusqu’au bout : les journalistes n’informent pas.

cqfd.

-----> vendre du temps de cerveau humain disponible

Les journalistes n’informent pas , le 13 juillet 2004 par Etienne

Heu... Si tu permets, les journalistes de la télévision, je veux bien l’admettre.

En revanche, j’écoute France Culture régulièrement, et franchement j’ai l’impression qu’on ne me cache pas les choses. Pareil pour le Monde Diplomatique (mais il est vrai que lorsqu’un article y est signé Untel, journaliste, ça me fait toujours bizarre, comme si l’on me disait d’un prof de fac qu’il est animateur de ventes dans un supermarché).

Hier je traînais dans un bar où LCI (chaîne d’infos permanentes made in TF1) était allumée, et bien c’est marrant, mais je n’ai strictement rien su de ce dont je suis informé en temps normal. Mais des détails sur l’agression machin, l’enlèvement de la petite truc, l’accident du petit bidule, et enfin et surtout les vacanciers qui sont embêtés par la pluie...

C’est marrant, en Corée du Sud (dictature militaire pro-américaine et sanglante il y a moins de vingt ans, encore aujourd’hui, pays à l’élite super-corrompue om l’on emprisonne les syndicalistes par paquets de 1000), ils ont exactement les mêmes informations télévisées

Et puis LCI, en l’occurrence, ne vend pas que du Coca. Je m’explique : à la fin des informations, il y avait un sujet sur un accord de contrôle frontalier entre la France et l’Espagne. Devinez comment le sujet était annoncé, en haut à droite du présentateur ? Et bien par la photo de Dominique de Villepin, avec comme texte "Dominique de Villepin".

Ceci ne saurait en aucun cas relever de l’information orientée politiquement, de la manipulation, ni de la collusion entre cette chaîne d’information parfaitement objective et le pouvoir.

> Vendre du temps de cervau humain disponible , le 13 juillet 2004 par Nuageuses Lumières

Je vais vous répondre par un exemple simple :

 D’abord, jen’ai rien contre les journalistes et je n’attends pas la dernière bêtise dite par n’importe qui pour incriminer le travail des journalistes.

 Seulement, il faut se demander quel type d’informations ils veulent bien diffuser ou ont la possibilité de diffuser.

 Il existe un très bon documentaire : "Pas assez de volume (notes sur l’OMC)" réalisé par Vincent Glenn. Ce documentaire, composé en deux parties, présente l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et l’AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services).

Le réalisateur note ceci : la grande facilité qu’il a eu pour interwiever et filmer les dirigeants de l’OMC. Voilà un travail sérieux qui aurait dû être fait depuis longtemps par les journalistes mais qui ne l’a pas été fait sauf dans le cadre d’un documentaire classé comme alternatif.

Donc la question est bien de savoir quelle est la marge réelle de diffusion de l’information. Or le véritable travail de journalisme se fait aujourd’hui dans des structures alternatives et revendiquées comme telles.

Je ne suis pas sûr que les grands médias, dépendants de groupes industriels, dont on annonce régulièrement les rachats, aient véritablement la possibilité de diffuser tel ou tel fait.

On peu diffuser une information alarmiste sur un groupe terroriste d’un certain pays et oublier de dire que les armes vendues à ces terroristes le sont par le même groupe qui diffuse l’information.

Ce n’est pas sans raisons si un frabricant en armes de tout genre s’approprie les médias par le biais de groupes industriels ; c’est une question de stratégie.

 D’autre part il ne s’agit pas de savoir si une information nous est cachée ou non mais que devons-nous faire d’une "information" dont on sait qu’elle est fortement plausible ; comment tirer de ce caractère plausible un fait tangible qui sera utilisable par la suite. C’est là un travail qui n’est pas évident.

A méditer.

> Vendre du temps de cervau humain disponible , le 14 juillet 2004

C’est marrant, en Corée du Sud ..... l’on emprisonne les syndicalistes par paquets de 1000),....

heu, ca n’est plus trop d’actualite... C’est plutot ceux qui vont en Coree du nord pour "contester" qui font un petit tour en prison apres leur retour...

Répondre à ce message

> Les trois petits pouvoirs/version imprimable ? , le 12 juillet 2004 par LS. (5 rép.)

bonjour,

l’article est intéressant, et une version imprimable pour lecture papier / diffusion est-elle prévue ? Si vous le faites, ne pas oublier la mention CC

merci & A+LS.

Version imprimable à la portée de toute personne non paresseuse ;-) , le 12 juillet 2004 par Facile à imprimer comme on le désire ;-)

Pour imprimer cet article (comme d’autres), il existe plusieurs solutions :

1. Sélectionnez seulement l’article (et pas les autres colonnes) puis dans votre navigateur, vous faites :

Fichier > Imprimer > Sélection

Je viens de le faire, cet article représente 6 pages A4 (sans modification de la mise en page). Cela m’a pris 10 secondes environ.

2. Si vous voulez économiser du papier et modifier la mise en page (et la mise en forme), il suffit de :

2.1 sélectionner tout l’article

2.2 faire un copier-coller dans votre traitement de texte préféré (OpenOffice ou autre...)

2.3 dans votre traitement de texte, vous pouvez modifier toute la mise en page.

2.4 à partir de votre traitement de texte, vous imprimez la nouvelle mise en page et vos diverses modifications personnelles.

Chronomètre en main, faire ce que je viens d’énoncer vous prend environ 20 à 30 secondes. Ensuite, si vous voulez diffuser l’article, il vous suffit de transmettre le fichier issu de votre traitement de texte (prévoyez divers formats selon les destinataires. Les formats txt, html et pdf sont lisibles quel que soit le système d’exploitation).

Je ne vois pas où est le problème concernant votre demande de version imprimable ? La paresse est un vilain défaut :-)

> Les trois petits pouvoirs/version imprimable ? , le 13 juillet 2004 par LS.

merci de la réponse, je me suis (très) mal exprimé :

je diffuse largement les bons articles dans mon entourage par copier-coller, je ne suis pas paresseux car ces papiers méritent d’être lus et ces 30 secondes de mise en page sont la moindre des choses que l’on puisse faire par rapport au travail des contributeurs. En plus, j’archive les meilleurs pour ne pas être dépendant d’une connexion internet, on ne sait jamais ...

Ma question / proposition visait plus à ’standardiser’ une version imprimable pour l’ensemble des articles du site, car :
- les versions papier sont très complémentaires des versions numériques, elles correspondent à un réel besoin, et c’est une manière de toucher d’autres lecteurs
- une version papier ’maitrisée’ par les auteurs permet d’être sûr que les droit d’auteurs sont respectés : nom de l’auteur, adresse du site, mention de la licence. J’avoue ne pas mettre systématiquement toutes ces mentions, à l’exception des noms des auteurs. Mais il existe différentes manières de communiquer sur ’le Libre’, et j’ai remarqué que des papiers frappés du sigle CC attiraient l’attention des lecteurs, et faisaient parfois réfléchir. Indépendament du sujet de l’article.

Maintenant en ce qui me concerne, je continue à diffuser les articles par liens http, en versions PDF par mail et en versions papier imprimées pour les plus réfractaires. Et les articles sans version imprimable me conviennent aussi parfaitement, parce que j’édite pour moi en 10 avec des mini-marges et impression recto-verso pour gagner de la place. C’était juste pour faire avancer le schmilblick mais bon, peut être à côté de la plaque, désolé (chacun ses défauts :/

A+LS.

> Les trois petits pouvoirs/version imprimable à creuser , le 13 juillet 2004 par RNB

Salut Laurent.

Ton idée de format "imprimable" (genre comme les tutoriels téléchargeables) est a creusé. En tout cas, elle n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd :-).

On va en discuter.

Amicalement

> Les trois petits pouvoirs/version imprimable ? , le 13 juillet 2004 par LS.

salut RNB,

ouiiii voilà, c’est exactement ça, je m’exprime vraiement comme un branque en ce moment, c’est pas facile tous les jours *_°

A+RNB & folks

LS.

> Les trois petits pouvoirs/version imprimable ? , le 22 juillet 2004 par Indyana

Je sait, c’est bête mais faire les copier coller, au bout d’un moment, c’est saoulant et faire une version imprimable pour le navigateur avec SPIP, c’est un simple squelette que vous devriez pouvoir mettre en place en 10 minutes chrono, vu que vous avez déjà toutes les boucles sur les pages articles.

Si je ne m’abuse, il y a une contrib sur spip-contrib qui permet d’exporter assez facilement les articles au format pdf, cela devrait correspondre assez bien à la demande pour la diffusion...

PS : Bravo pour le nouveau design (je sait, ca commence à dater maintenant, mais je ne vous avez pas encore félicité...)

Indyana


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